Revoici donc Bruno le Maire.

L’ex-ministre de l’économie intervenait dans cette si passionnante commission d’enquête sur les aides publiques aux grandes entreprises ! Bravo à nos sénateurs de l’avoir lancée.

Elle permet donc :
– De mieux comprendre le fonctionnement complexe de l’économie mondiale.
– De réaliser que l’intensité de la guerre commerciale entre les empires économiques est montée d’un cran.
– De constater à quel point nos archaïsmes, nos coquetteries françaises ou européennes font que nous sommes les derniers à nous adapter à ce grand changement géopolitique.

Le contexte international a d’ailleurs « radicalement changé depuis les 12 derniers mois », nous dit ici Bruno Le Maire.

« La mondialisation heureuse est terminée, la mondialisation cannibale a commencé. Chaque continent veut dévorer l’autre », avertit-il. (Oui, je sais, cette liaison phonétique est rigolote.)

Face aux immenses subventions qu’accordent les USA et la Chine à leur industrie, il appelle donc :
– À reprendre les baisses d’impôts de production dont la France a malheureusement le record.
– À mettre fin à une instabilité fiscale qui, chaque année, oblige les investisseurs à reprendre leur calculette pour voir si les retours sur investissement attendus par leurs usines françaises ne vont pas s’effondrer.
– À mettre fin à certains dogmes européens qui ne permettent pas de mettre fin à la « concurrence déloyale que nous livre la Chine ».

Si on ne fait rien, c’est la fragilisation « des trois piliers qui ont fait la prospérité de l’Europe ces dernières décennies : l’industrie automobile, la chimie, l’industrie aéronautique. »

Bon, deux soucis dans son discours tout de même :

1. Bruno Le Maire a mis en place une politique de l’offre qui semblait effectivement être la voie à suivre. (À condition de bien choisir à quelles entreprises on accorde des subventions…).

Mais mettre en place une telle politique sans faire des économies drastiques dans la politique de demande qu’elle était censée remplacer, ça fait double dépense. Et ça fait exploser dette et déficits… Et après, on doit remonter les impôts.

Bref, on peut être d’accord quand Bruno Le Maire estime que la remise en cause actuelle des allègements fiscaux sur nos entreprises est une erreur. Mais cette erreur n’aurait sans doute pas été commise par la nouvelle équipe gouvernementale si elle n’avait pas fait face à des déficits records laissés par le gouvernement précédent.

2. enfin on voit en fin de vidéo que l’ancien ministre se targue d’avoir fait prendre à l’Europe des mesures de protection pour « protéger notre industrie automobile ». C’est vrai. Mais je laisse les experts du secteur commenter. (Patrick BELLITY à toi de jouer).

Quand on sait que l’interdiction de la production des moteurs thermiques en Europe a été prise sous son gouvernement, j’ai peur que certains avis soient saignants.

Retrouvez cet article (ici) et son ancien article (ici)

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